« Courageux mais pas téméraire »
Contrairement à la témérité, le courage demande d’affronter ses peurs. J’écris bien "d’affronter", pas de lutter contre ses peurs. Oui le but n’est pas de se faire mal mais il s’agit d’avancer main dans la main avec ses peurs. Parce que la peur est, en plus de l’une de nos émotions primaires, une messagère. Elle nous met en garde pour notre vie en utilisant le courage pour avancer vers quelque chose de plus grand que soi : un but. En effet, lorsqu’une personne est dite courageuse, cela veut dire qu’elle affronte ses peurs mais pas n’importe lesquelles. Elle affronte des peurs de l’existence. Ses peurs peuvent toucher le :
Qui je suis ? et donc l’identité en tant que femme, qu’homme, que parent, que professionnel... Cela implique donc de prendre une décision qui peut renforcer ou changer le regard que l’on se porte sur soi-même mais aussi le regard que l’autre porte sur soi. Et ce dernier point est important car le regard de l’autre peut certes être un tremplin mais il peut aussi nous enfermer dans ce que nous ne sommes pas. D’où ces sentiments de décalage que l’on peut ressentir parfois, mais aussi les impressions de ne pas être compris ou considéré pour ce que nous sommes. Je ne sais pas si cela vous est déjà arrivé mais personnellement oui ça m’est arrivé. Et dans ce cas-là, on répond davantage aux attentes de l’autre car on a été éduqué ainsi, on n'ose pas et on ne sait pas comment faire voyant davantage les obstacles que notre propre potentiel. Dans ce cas-là, on agit dans la lignée des attentes de la personne. Il s'agit de l'effet Pygmalion ou ce que j’appelle l’effet oiseau en cage : nous ne pouvons pas être pleinement qui nous sommes car le regard de l’autre devient notre bride)Et ça donne : mais pourquoi j’ai fait ça ? Je ne me reconnais pas ? ce n’est pas moi.
C’est vrai que ces situations ne sont pas évidentes. En ce sens, le courage est d’oser être soi en dépit des qu’en dira-t-on. C’est à la fois compliqué et épanouissant pour ne pas dire stimulant. Il y a des moments où nous pouvons ressentir du découragement mais au final le jeu en vaut la chandelle et vraiment. Vous savez ces moments où vous vous sentez fiers comme poussés des ailes. Et bien, c’est entre autre le courage qui le permet car vous vous êtes assumés. Vous avez fait cet effort même si je pars du principe que cela ne devrait pas en être un, car vous êtes qui vous êtes. Et comme tout le monde vous avez des qualités et des défauts qui ont chacun des avantages et des inconvénients. En fait, répondre à cette peur équivaut à trouver les moyens de se sentir soi-même et à sa place : comme un poisson dans l’eau, en somme. Il y a une multitude d’espèces mais c’est cette complémentarité qui fait avancer : être à la fois unique et faire partie d’un écosystème.
A quoi je sers ? Cette question peut peut-être faire sourire mais c’est la deuxième question à se poser. Si vous faites quelque chose qui ne vous challenge pas un minimum, qui ne vous fasse pas sortir un peu du train-train quotidien et qui n’a pas de sens pour vous directement ou indirectement... eh bien, c’est là où ça peut faire mal.
Pour illustrer mes propos, je plante le décor. Vous avez postulé à un travail parce qu’il vous plaisait et/ou parce que, ne pouvant vivre d’amour et d’eaux fraîches, vous avez besoin d’un salaire. Vous commencez votre travail, tout se passe bien mais ce n’est pas très stimulant. A force de routine et d’en avoir parlé pour que cela change avec un manager ou autre, vous ressentez d’abord de l’agacement. Vous résistez ! Dans ce cas-là, vous êtes encore vigoureux(se), donc vous résistez. Nous pouvons parler de courage jusqu’au moment où nous n’avons plus d’énergie (on est consumé de l’intérieur). Ainsi, vous ne vous sentez pas à votre place, vous vous sentez en décalage avec les autres, vous n’aspirez qu’à partir de votre travail pour faire autre chose et vous ne vous épanouissez pas. STOP ! Alors, petit bémol, pour certaines personnes le travail n’est pas une sphère aussi importante que ne l’est la vie privée et vice versa. Là aussi, nous sommes tous très différents. Cependant, même si le travail n’est pas une sphère des plus importantes pour certains, il importe que chacun y trouve un minimum de positif (collègues, contenu des missions...). Néanmoins, et par expérience en matière d’accompagnement en plus de femme qui travaille, si vous êtes dans un travail où vous êtes confrontés à davantage de négatif au détriment du positif, vous allez résister un temps mais pas éternellement. Le plus important est de faire ce qui vous semble juste pour vous et les vôtres car tout a des répercussions.
En parlant de répercussions, quand je rencontre des professionnels quels qu’ils soient, certains me disent de manière très sérieuse : « moi Pauline, je pars du principe que le travail est le travail et dès que je rentre chez moi c’est autre chose ». Je vais peut-être vous paraître provocatrice mais à moins d’avoir un fractionnement de la personnalité, il va falloir m’expliquer comment vous faites. En effet, qui n‘a jamais pensé au travail à la maison me jette la première pierre (envoyez-la moi avec douceur, s’il vous plaît !), ou qui n’a jamais eu le syndrome de la chaussette sale ou propre me jette aussi la première pierre....
Alors, le Syndrome de la chaussette sale ? Qu'est-ce que c'est ? Vous savez, vous rentrez chez vous, la journée a été longue et soudain vous constatez que c’est le bazar. Quelqu’un de votre famille vient vous voir et là c’est le volcan, Tout sort violemment !.... Vous pouvez aussi l’appeler l’effet cocotte-minute qui est connu depuis des années et des années. Donc vous voyez ce que je veux dire quand j’écris courageux mais pas téméraire. Le courage implique aussi la bienveillance envers soi-même. Je peux comprendre qu’il arrive des moments où l’on a envie de se prouver des choses mais choisissez bien votre combat !
Le courage demande d’agir en accord avec ses valeurs même en cas de situations dégradées. C’est agir de manière responsable et en accord avec ce qui est important pour soi : être droit dans ses baskets même si vous n’êtes pas pleinement d’accord avec les décisions, vous savez pour quelles raisons vous agissez ainsi.
A VOUS DE JOUER
Se sentir utile donne un sens. Il peut arriver que nous fassions des choses que nous aimons et d’autres moins car c’est de notre responsabilité. Oui nous ne sommes pas au pays des bisounours.... Le plus important est de savoir répondre à la question du pourquoi. Ainsi, je vous invite à vous poser et à répondre aux questions suivantes :
Pourquoi ai-je choisi ce travail ?
Quel sens a-t-il pour moi aujourd'hui ?
Qu’est-ce que cela m’apporte et/ou à mes proches ?
Qu'est-ce qui m'anime ou me donne de l'énergie dans l'ensemble des tâches professionnelles que je réalise ?
Quand je regarderais ma vie dans 10 ans, qu’est-ce que j’ai envie de voir et de me dire concernant ma vie professionnelle ?
Qu'est-ce que je peux faire pour me rapprocher de ce qui compte vraiment pour moi ? (domaine professionnel, domaine personnel, ....) Quelles sont les étapes à respecter pour y parvenir ?
Là comme vous le constatez, mes questions sont axées sur la vie professionnelle mais vous pouvez aussi vous les poser pour la vie privée. La question d'utilité concerne toutes les sphères de notre vie.
Pas de panique : si vous avez des difficultés à répondre à ces questions, vous pouvez déjà vous poser et y réfléchir tranquillement. Si vous ressentez de l’inconfort en répondant et que vous voulez en discuter, vous pouvez aussi me contacter pour un accompagnement.
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